De la subsistance à la consommation sélective : quand la pauvreté interroge la sobriété : le cas du glanage alimentaire

La sobriété, pierre angulaire de nombreux discours écologiques, se définit par une réduction active de sa consommation. Parce que les personnes en situation de pauvreté ont des marges de manoeuvre réduites, il leur est difficile de se conformer à l’impératif de sobriété, largement diffusé par les mé...

Full description

Saved in:
Bibliographic Details
Main Author: Olivia Mercier
Format: Article
Language:fra
Published: INRS - Centre Urbanisation Culture Société 2024-01-01
Series:Lien Social et Politiques
Subjects:
Online Access:https://doi.org/10.7202/1115803ar
Tags: Add Tag
No Tags, Be the first to tag this record!
Description
Summary:La sobriété, pierre angulaire de nombreux discours écologiques, se définit par une réduction active de sa consommation. Parce que les personnes en situation de pauvreté ont des marges de manoeuvre réduites, il leur est difficile de se conformer à l’impératif de sobriété, largement diffusé par les médias et les pouvoirs publics. Pourtant, loin d’être inactives et de subir des normes prescrites, les personnes en situation de pauvreté ont des capacités d’appropriation et d’arrangement souvent sous-estimées. En prenant pour objet d’étude le glanage alimentaire, activité de récupération des déchets alimentaires, cet article s’attache à montrer que certaines personnes à faibles revenus déploient au quotidien des initiatives économiques et domestiques leur permettant de reprendre en main leur consommation (alimentaire) et de se défaire d’une représentation négative de la pauvreté. À l’appui d’une enquête ethnographique, on montrera que le glanage constitue une des « mille manières de braconner » au quotidien (Certeau, 1990 : XXXVI), car il offre un approvisionnement alternatif en marge des prescriptions consuméristes ou de sobriété.
ISSN:1204-3206
1703-9665