Détection de différents rétrovirus chez des primates non-humains infectés par STLV-1 ou SFV et pathologie viro-induite

Les rétrovirus STLV-1 (Simian T Lymphotropic Virus Type 1) et SFV (Simian Foamy Virus) infectent un grand nombre d'espèces de primates non-humains de l'Ancien Monde. STLV-1 est l'équivalent simien du rétrovirus humain HTLV-1 (Human T-cell Lymphotropic Virus Type 1). Tandis que l'...

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Main Authors: Jocelyn Turpin, Sandrine Alais, Ambroise Marçais, Olivier Hermine, Réjane Rua, Antoine Gessain, Romain Lacoste, Renaud Mahieux
Format: Article
Language:English
Published: Société Francophone de Primatologie 2015-03-01
Series:Revue de Primatologie
Subjects:
Online Access:https://journals.openedition.org/primatologie/2107
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author Jocelyn Turpin
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description Les rétrovirus STLV-1 (Simian T Lymphotropic Virus Type 1) et SFV (Simian Foamy Virus) infectent un grand nombre d'espèces de primates non-humains de l'Ancien Monde. STLV-1 est l'équivalent simien du rétrovirus humain HTLV-1 (Human T-cell Lymphotropic Virus Type 1). Tandis que l'infection par SFV est asymptomatique, STLV-1, comme HTLV-1 est l'agent étiologique de la Leucémie/Lymphome T de l'adulte. L'ATL est une maladie de sombre pronostic avec une médiane de survie de 6 mois dans la forme aiguë. Une lymphocytose associée à une charge provirale (PVL ou nombres de copies du génome viral, intégrées dans la cellule hôte) élevée et à une prolifération monoclonale de cellules infectées constituent des marqueurs de la maladie. Les virus STLV-1 et SFV peuvent être transmis de façon zoonotique du singe à l’homme mais seuls les virus HTLV-1 ont une transmission interhumaine. Il est communément établi que l'ADN proviral de SFV peut être détecté par PCR dans les cellules du sang circulant et dans la salive, tandis que celui de STLV-1 est généralement recherché uniquement dans les cellules mononucléées du sang périphérique. La colonie du centre de primatologie de Rousset comporte des Papio papio suivis depuis plusieurs années. 45 sont infectés par STLV-1, tandis que la prévalence de SFV n'était pas établie avant cette étude. Notre travail visait (1) à étudier la potentielle transmission zoonotique des virus STLV-1 et SFV par morsure en quantifiant la présence de ces virus par PCR en temps réel (STLV-1) ou par nested-PCR (SFV et STLV-1) dans la salive et dans le sang (contrôle), (2) à développer un protocole de traitement des animaux développant un ATL. Résultats : (A) 11 animaux positifs pour SFV et STLV-1 en sérologie ont été testés par PCR en temps réel ou en nested-PCR. SFV a été détecté chez 10 animaux dans le sang et chez 8 animaux dans la salive. STLV-1 a été détecté chez 7 animaux dans les échantillons de cellules issues du sang et dans seulement 2 échantillons de salive. De façon intéressante, ces 2 échantillons provenaient d'animaux ayant une charge provirale très importante. Une seconde étude est actuellement en cours afin de déterminer si la détection de STLV-1 dans des échantillons de salive est corrélée à une PVL importante dans le sang circulant. (B) Une femelle âgée de 11 ans a développé un ATL au cours de notre étude. La NFS indiquait une lymphocytose marquée (10,9 giga/litre) avec une absence d'hypercalcémie. L'anatomo-pathologie du ganglion inguinal révéla une hémopathie maligne avec un marquage CD25 fort. Des lésions de la peau évocatrices de celles retrouvées chez les patients ATL étaient observées. Le diagnostic d'ATL lymphomateux fut posé. Un traitement expérimental associant Combivir (AZT) et viraferon (interféron-alpha) et qui est utilisé chez les patients ATL chronique ou aiguë fut proposé. Après 4 mois de traitement et en absence d'amélioration des symptômes et d'une diminution de la PVL, le singe fut euthanasié. Une PVL élevée était retrouvée dans plusieurs organes : ganglions, rate, poumon et les analyses anatomopathologiques montrent un dysmorphisme marqué des différents tissus lymphoïdes secondaires, confirmant le diagnostique lymphomateux. Les résultats de la clonalité virale dans les différents organes sont actuellement en cours d'analyse. Conclusion : le Papio papio naturellement infecté par SFV et STLV-1 constitue un excellent modèle des infections humaines par ces 2 rétrovirus. [Les auteurs déclarent une contribution égale de Jocelyn Turpin et Sandrine Alais à ce travail.]
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