Corps visible, corps caché dans la poésie des troubadours

La poésie des troubadours nous paraît souvent désincarnée. Le corps y cède la place soit au cœur soit à une personnification de l’amour qui nous paraît abstraite. Mais le cœur peut être de chair. Et l’amour, de genre féminin même au singulier dans l’ancienne langue, est souvent une désignation discr...

Full description

Saved in:
Bibliographic Details
Main Author: Michel Zink
Format: Article
Language:fra
Published: Presses universitaires de la Méditerranée 2018-06-01
Series:Revue des Langues Romanes
Subjects:
Online Access:https://journals.openedition.org/rlr/583
Tags: Add Tag
No Tags, Be the first to tag this record!
_version_ 1841557848075534336
author Michel Zink
author_facet Michel Zink
author_sort Michel Zink
collection DOAJ
description La poésie des troubadours nous paraît souvent désincarnée. Le corps y cède la place soit au cœur soit à une personnification de l’amour qui nous paraît abstraite. Mais le cœur peut être de chair. Et l’amour, de genre féminin même au singulier dans l’ancienne langue, est souvent une désignation discrète de la femme aimée, qui lui est substituée comme référent du pronom personnel la. Réticences et prétéritions voilent moins le corps qu’ils n’excitent le désir dans une imagination fiévreuse de la nudité. Décrit avec gaillardise ou dissimulé avec effroi, le corps féminin, le corps aimé est gênant. Les troubadours ont parfois su dire cette gêne en ne la disant pas. L’audace de leur poésie est dans la timidité. « La plus belle qui jamais naquit nue », écrit Guilhem Adémar. Comment serait-elle née autrement que nue ? Mais comment l’imaginer nue autrement qu’à sa naissance ?
format Article
id doaj-art-7b72a34749b54430999d39a848a68f19
institution Kabale University
issn 0223-3711
2391-114X
language fra
publishDate 2018-06-01
publisher Presses universitaires de la Méditerranée
record_format Article
series Revue des Langues Romanes
spelling doaj-art-7b72a34749b54430999d39a848a68f192025-01-06T09:24:30ZfraPresses universitaires de la MéditerranéeRevue des Langues Romanes0223-37112391-114X2018-06-0112210712310.4000/rlr.583Corps visible, corps caché dans la poésie des troubadoursMichel ZinkLa poésie des troubadours nous paraît souvent désincarnée. Le corps y cède la place soit au cœur soit à une personnification de l’amour qui nous paraît abstraite. Mais le cœur peut être de chair. Et l’amour, de genre féminin même au singulier dans l’ancienne langue, est souvent une désignation discrète de la femme aimée, qui lui est substituée comme référent du pronom personnel la. Réticences et prétéritions voilent moins le corps qu’ils n’excitent le désir dans une imagination fiévreuse de la nudité. Décrit avec gaillardise ou dissimulé avec effroi, le corps féminin, le corps aimé est gênant. Les troubadours ont parfois su dire cette gêne en ne la disant pas. L’audace de leur poésie est dans la timidité. « La plus belle qui jamais naquit nue », écrit Guilhem Adémar. Comment serait-elle née autrement que nue ? Mais comment l’imaginer nue autrement qu’à sa naissance ?https://journals.openedition.org/rlr/583amourcœurcorlangue d’ocpoésiesensualité
spellingShingle Michel Zink
Corps visible, corps caché dans la poésie des troubadours
Revue des Langues Romanes
amour
cœur
cor
langue d’oc
poésie
sensualité
title Corps visible, corps caché dans la poésie des troubadours
title_full Corps visible, corps caché dans la poésie des troubadours
title_fullStr Corps visible, corps caché dans la poésie des troubadours
title_full_unstemmed Corps visible, corps caché dans la poésie des troubadours
title_short Corps visible, corps caché dans la poésie des troubadours
title_sort corps visible corps cache dans la poesie des troubadours
topic amour
cœur
cor
langue d’oc
poésie
sensualité
url https://journals.openedition.org/rlr/583
work_keys_str_mv AT michelzink corpsvisiblecorpscachedanslapoesiedestroubadours