Modality in debate

Cette étude poursuit deux objectifs. Le premier est de montrer comment l’analyse de discours peut remettre en question certaines visions traditionnelles concernant la modalité. Le second est d’explorer la façon dont l’auxiliaire modal CAN est utilisé par différents locuteurs dans un corpus de débats...

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Main Author: Laurent Rouveyrol
Format: Article
Language:English
Published: Presses Universitaires du Midi 2011-11-01
Series:Anglophonia
Subjects:
Online Access:https://journals.openedition.org/acs/12556
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author Laurent Rouveyrol
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description Cette étude poursuit deux objectifs. Le premier est de montrer comment l’analyse de discours peut remettre en question certaines visions traditionnelles concernant la modalité. Le second est d’explorer la façon dont l’auxiliaire modal CAN est utilisé par différents locuteurs dans un corpus de débats télévisés britanniques : le débat-panel Question Time. La fréquence d’emploi de l’auxililaire modal CAN dans le corpus est le double (0,46 %) de ce que l’on trouve dans un corpus non marqué (0,23-0,25 %). Comment donc expliquer cette fréquence surprenante dans le débat télévisé considéré ?Le genre du débat politique télévisé impose tout d’abord une approche intégrative et pluridimensionnelle de la modalité : si les personalités invitées sur le plateau doivent exprimer leur opinion sur l’actualité de la semaine, tout énoncé renvoie de près ou de loin à une forme de subjectivité quels que soient les marqueurs apparaissant. Il faut donc distinguer le niveau des modalités, concernant les choix de marqueurs tels que les déterminants, de celui des modalisations, correspondant aux marqueurs explicites de subjectivité : les adjectifs axiologiques, les complétives de type « I think that » et les auxiliaires modaux dont CAN fait partie. L’analyse statistique laisse apparaître que les énoncés contenant CAN concernent les ordres de discours politique, ainsi que celui de la vie quotidienne. Les gloses méta-énonciatives ayant pour fonction de demander la parole sont nombreuses. Par ailleurs, les notions d’argumentation, d’opposition et la valeur d’actualité  les caractérisent principalement.L’analyse qualitative montre que dans le cadre d’une argumentation, CAN permet de faire référence à un savoir implicite, présupposé, venant appuyer la thèse défendue. Ce type d’emploi correspond à l’étymologie de CAN : Cunnan signifiait Connaître en Vieil et Moyen Anglais. On défendra donc l’idée que l’auxiliaire modal CAN incarne l’activité cognitivo-discusive du débat argumenté, tout d’abord parce qu’il correspond au jeu interactionnel à l’œuvre et ensuite parce qu’il opère une médiation entre un savoir implicite possédé par un locuteur donné, et un discours médiatisé necessairement polémique, dans une situation de communication mettant des locuteurs/idéologies face à face. De la médiation du savoir à la médiatisation du discours, tel est le processus marqué par CAN dans le cadre du débat Question-Time.
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institution Kabale University
issn 1278-3331
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publisher Presses Universitaires du Midi
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